Alda, merci d'avoir répondu à mes questions.

Je m'en fout des gens qui sont pas véganes parce qu'un végane a été méchant avec eux un jour. Ils confirment que ce sont des cons carnistes et ils peuvent être exposés à tous les arguments rationnels du monde ils ne changeront pas d'avis. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas comme ça qu'une prise de conscience fonctionne. Et pour devenir végane il faut prendre conscience de la profonde injustice causée par le spécisme, ce qui ne se résout pas avec un « T'as vu ? Je suis gentil, tu veux bien manger du tofu ? »

Ça reste mon avis, mais tu as tort. Les "cons carnistes" représentent actuellement une majorité de la population européenne. Certains sont comme moi dans une phase "prise de conscience", ils mangent moins de viandes, réfléchissent à trouver des vêtements sans cuir/laine/etc, ... Pour ma part, je sais qu'il y a encore du chemin. Et je préférerais trouver sur ce chemin des gens bienveillants. Des gens qui comprennent que ce n'est pas forcément évident. Parce qu'il faut tout réapprendre, parce qu'on doit abandonner des années d'habitudes, parce qu'il y a une pression sociale, etc. Être violent ou agressif parce que tu "sais que tu as raison" n'est pas, je pense, la bonne solution.

Non seulement ce n'est pas assez mais ce n'est pas non plus acceptable. Toutes ces mesures n'ont pas pour but de mettre fin à l'exploitation animale mais de l'aménager pour apaiser nos conscience. C'est donc complètement contre productif (...)

Je comprends ton point de vue là-dessus.

À entendre les omnis on croirait que tout le monde a un jardin avec des poules qui déambulent gaiement en liberté. C'est un leurre. N'ont un jardin que les gens qui le peuvent. Qu'est-ce qu'on fait alors ? On réserve les œufs à une partie de la population qui peut se le permettre ? Ça c'est pour l'intersection avec le classisme.

Chez mes parents il y avait des poules quand j'étais gamin. Et pour ma part je rêve d'un grand jardin pour être le plus auto-suffisant possible et l'idée d'avoir des poules ne me semble au départ pas saugrenue. (source de protéine facile à obtenir.) Après, ce n'est pas pour tout de suite et j'ai le temps d'y réfléchir encore beaucoup d'ici là, je changerai peut-être d'avis.

Dans le cadre de l'anti-spécisme ce que je constate c'est que les poules sont des animaux sensibles avec leurs envies d'individus. Certaines poules couvent leurs œufs, d'autres non. On a des alternatives aux œufs (une liste longue comme le bras se trouve dans l'article « COMMENT REMPLACER LES ŒUFS ? » d'Antigone XXI ), et il est donc beaucoup plus simple de se passer de cet aliment plutôt que de risquer de prendre ses œufs à une poule qui ne serait peut-être pas d'accord et à qui on ne peut pas demander la permission.

Ok, j'entends l'argument. Ça me semble encore un peu "extrême"... Mais encore une fois, je changerai peut-être d'avis un jour. Et s'il est "simple" de ne pas manger d'œufs quand on cuisine chez soi à l'aise, ce n'est pas forcément évident chez les autres. Sans parler du nombre de produits contenant des œufs au magasin...

Je sais pas ou est la limite mais je trouve assez ridicule le fait de consommer de la viande, des laitages, des œufs, du miel, de la soie, de la laine, du cuir, que sais je encore sur la simple base de l'existence des chiens d'aveugles.

C'était un exemple mais j'aurais pu parler du cheval de trait, de l'âne, du chien de traîneau et de tous les animaux avec lesquels l'homme travaille depuis toujours. Est-ce acceptable pour un végan de monter à cheval ? Est-ce acceptable de retourner un champ aidé par un âne ?

Je n'ai pas dis que tout ça justifiait le fait de manger de la viande/œufs/autre. Je m'interroge, dans le but de continuer à avancer.